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24 novembre 2011 4 24 /11 /novembre /2011 04:34
Ségolène Royal en route vers le perchoir : la madone est redescendue sur terre

LE PLUS. Arrivée quatrième au premier tour de la primaire socialiste, certains se demandaient si celle-ci ne déciderait pas, comme Lionel Jospin, de se retirer de la vie politique. Il a fallu moins d'un mois à la présidente de la région Poitou-Charentes pour se trouver un nouveau poste et candidater à un siège de député.

Thierry de Cabarrus

 Il y a des résurrections bibliques en politique. Tout le monde la disait perdue depuis que le 9 octobre dernier, elle avait fondu en larmes devant les caméras de télévision, en découvrant qu'elle terminait quatrième de la primaire socialiste derrière Arnaud Montebourg avec moins de 7% des voix.

 

Ségolène Royal à Tours le 17 novembre 2011 (A. JOCARD/AFP)

 Ségolène Royal à Tours le 17 novembre 2011 (A. JOCARD/AFP)

 

Et voilà que la direction du PS lui offre un "parachute royal" à La Rochelle pour les prochaines législatives, voilà que Ségolène Royal se trouve mise sur orbite, débarrassée de ses rivales socialistes, pour obtenir "le Perchoir" à l'Assemblée nationale, en cas de victoire de François Hollande à la présidentielle.

 

Retour sur ces dernières semaines, belles comme une parabole, au cours desquelles la dame de Poitou-Charentes a démontré ses formidables capacités à rebondir et à renaître.


 

Elle est "morte" le 9 octobre et ressuscitée le 12


Ségolène Royal, l'évangéliste qui enflammait des foules de groupies en scandant "Fra-ter-ni-té"; Ségolène Royal, la madone qui, par sa beauté lumineuse et son programme déconcertant, séduisait les médias et faisait peur aux éléphants du Parti socialiste; Ségolène Royal, la figure christique qui, par le miracle de ses mots, transformait sa défaite de 2007 en victoire est politiquement "morte", le 9 octobre 2011 au soir du premier tour de la primaire citoyenne.

 

Chacun se souvient en effet des larmes qui coulent sur ce beau visage, et qui au même instant lui rendent toute son humanité, marquant la fin de la période "biblique" de la présidente de Poitou-Charentes. À cet instant, beaucoup pensent que Ségolène Royal, en descendant si brutalement du ciel et en se fracassant sur la dure réalité de son score, va disparaître du paysage politique.

 

C'est évidemment une erreur. Elle ressuscite le troisième jour, le 12 octobre, en acceptant de se dépasser elle-même, de ne pas céder à la tentation d'appuyer Martine Aubry qui lui tend les bras, et en décidant d'apporter un soutien clair à son ancien compagnon, François Hollande, comme le souhaitaient la plupart de ses amis.

 

Le 25, elle prend date pour le "Perchoir"


Le 25 octobre, Ségolène Royal a définitivement séché ses larmes quand elle révèle au "Point" son intention de devenir présidente de l'Assemblée nationale, un poste que lui auraient proposé conjointement, sans qu'elle en fasse la demande, François Hollande et Martine Aubry au soir du second tour de la primaire.

 

Cette déclaration destinée à prendre à témoin l'opinion publique, marque le retour gagnant de Ségolène Royal en politique, au point d'agacer par exemple Jean-Marc Ayrault, le patron du groupe socialiste à l'Assemblée et Christophe Borgel, le dirigeant aubryste du PS qui, tous deux, s'empressent de lui répondre: "Ne laissons pas croire que les jeux sont faits, que François Hollande a gagné et qu'on peut se distribuer les postes."

 

Deux jours plus tôt, elle a préparé ce coup de théâtre en annonçant, au Grand Jury sur RTL, qu'elle avait pris contact avec Martine Aubry et obtenu de la première secrétaire de "rentrer dans la direction du PS."

 

Le bon tempo depuis le 16 novembre


Le 16 novembre, Ségolène Royal retrouve son bon tempo, celui d'avant l'échec du 9 octobre, la preuve, bientôt quotidienne que la "dame du Poitou-Charentes" est revenue au premier plan et qu'il faut de nouveau compter avec elle.

 

C'est d'abord François Hollande qui, à l'occasion de la présentation de son équipe de campagnepar Pierre Moscovici, explique le 16 novembre à ceux qui ne l'auraient pas compris que si Ségolène Royal n'a pas de statut particulier parmi les soixante, c'est parce qu'en tant qu'ex-candidate en 2007, elle mérite plus qu'un strapontin. Son courant est largement représenté dans ce shadow-cabinet, quant à elle, elle fait l'objet de toutes les attentions de la part du champion du PS qui la consultera régulièrement lors de réunions particulières.

 

C'est ensuite Ségolène Royal qui, le même jour, enfile son costume de présidente de région et s'en prend au gouvernement en dénonçant "le chantage aux subventions pour la LGV Tours-Bordeaux". Et le lendemain, voilà qu'elle remet sa tenue de femme politique nationale pour mettre en garde le PS contre "les risques de cacophonie" liés à l'accord maladroit, mal compris, entre le PS et EELV sur le nucléaire.

 

Le PS l'adoube en Charente-Maritime


Cette fois, son message est clair : le Parti socialiste n'en a pas fini avec elle et c'est bien l'ex-candidate de 2007 qui, forte de son expérience de la désunion qui lui a coûté la présidentielle, tape sur les doigts de François Hollande et de Martine Aubry.

 

Mais elle ne s'arrête pas sur sa lançée, Ségolène. Le 18 novembre, voilà qu'elle fait une apparitionà Poitiers au congrès de la CFTC, pour soutenir le syndicat menacé de disparaître en passant sous la barre fatidique de la représentativité légale, celle des 8% aux élections professionnelles. Le 22 novembre, elle rend hommage à "la grande résistante" Danielle Mitterrand. Et voilà que le 23, on apprend que le Parti socialiste lui offre la circonscription de La Rochelle, imperdable, en éliminant deux rivales.

 

"Il y a eu unanimité du bureau national", se félicite Christophe Borgel. "La première circonscription de Charente-Maritime était fléchée pour Ségolène Royal (...) C'est un choix politique, c'est une candidate essentielle pour notre parti, elle est l'ancienne candidate à la présidentielle de 2007 et c'est aussi une dirigeante de premier plan pour la campagne à venir".

 

Cet adoubement est la preuve que la présidente de Poitou-Charentes est de retour. Personne n'aurait parié sur elle le soir du 9 octobre dernier. Chacun le sait désormais : si elle n'est plus "la madone" du PS, elle a gagné en légitimité et en épaisseur. François Hollande a besoin d'elle, de son incroyable capacité à se régénérer et à rebondir, de son énergie, de ses idées, de ses fidèles. Et il le fait savoir.

VOTRE RÉACTION (1)

Ponchel André

Ponchel André a posté le 23-11-2011 à 22:56

Pour ma part, je n'ai jamais pensé que Ségolène Royal allait quitter l'arène politique . En effet, si les votants aux primaires, en majorité issu de la petite bourgeoisie, l'ont mise en échec, je pense que sa popularité auprès des classes populaires reste grande comme l'a prouvé sa campagne électorale réussie dans les banlieues, les entreprises et les campagnes. Car elle seule, parmi les 6 candidats, est allé parler à tous ces citoyens délaissés de la classe politique. Aujourd'hui, François Hollande sait bien qu'il a besoin d'elle pour mobiliser ces électeurs souvent tentés par le vote le Pen . D'où sa "résurrection" qui n'a rien de "christique" mais l'effet d'une véritable utilité politique. Personnellement, je m'en réjouis , estimant que Mme Royal reste l'une des personnalités politiques les plus expérimentées e les plus porteuses d'idées de notre pays.

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