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1 juin 2012 5 01 /06 /juin /2012 03:12
Confiante malgré tout

Pugnace, Ségolène Royal est sur le terrain à La Rochelle-Ré pour prendre un nouveau départ .

Ségolène Royal en campagne, le week-end dernier, à la Fête du port, à la Pallice.
Ségolène Royal en campagne, le week-end dernier, à la Fête du port, à la Pallice. (photo xavier léoty)
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Ségolène Royal descend d'une voiture. Un couple de motards s'arrête : « On compte sur vous Madame ». La candidate aux législatives dans la circonscription de La Rochelle-Ré tend la main et sourit modestement. Un épisode fortuit qui reflète la réalité quotidienne de sa campagne. Brève mais intense sur le terrain, où les gens l'approchent spontanément, souvent ravis et même flattés de pouvoir l'aborder. Comme s'il s'agissait d'une star du show-biz.


Hostilité ou idolâtrie

« Elle a beaucoup d'instinct et d'énergie », souligne un de ses proches. Trop proche, pour en dire davantage. Mais personne ne l'ignore, Ségolène Royal peut être tour à tour cinglante et séduisante. Elle provoque des réactions tranchées, irrationnelles, très hostiles ou idolâtres.


La division de la gauche, les commentaires outragés liés à son investiture décrétée depuis Solférino... Ségolène Royal affecte de ne pas s'en soucier. Difficile à croire. Ce qui est sûr, c'est que contrairement à une partie de son entourage rochelais, elle ne laisse paraître aucune fébrilité. Au contraire, elle affiche beaucoup de sérénité, allant jusqu'à juger cette campagne « facile ». Et elle évacue la polémique liée à la candidature d'Olivier Falorni, ex-premier fédéral exclu depuis du PS, en une phrase : « Ah, cette story dégradante, il n'y a pas de débat de fond ».


De toute façon, Ségolène Royal en est persuadée, son chemin n'a jamais été « pavé de roses ». Et si Olivier Falorni n'avait pas été candidat, la presse, à son avis, aurait trouvé autre chose : « On aurait peut-être dit que j'abandonnais les pauvres Mellois pour les riches de l'île de Ré assujettis à l'ISF. Les titres des journaux pour moi, c'est toujours : "Ségolène Royal quitte ou double". Quand je gagne, on dit : "Coucou, là revoilà". Et on se demande comment je fais pour revenir. Si j'existe, ce n'est pas par hasard ! »

Son premier combat électoral date de 1988. « François Mitterrand nous a demandé ce que nous voulions faire. Moi, je souhaitais affronter le suffrage universel. On m'a envoyée dans les Deux-Sèvres. Je suis arrivée avec ma valise le dernier jour du dépôt de candidatures. Et à la surprise générale, j'ai été élue ».


« Aucun cadeau »

« Mais il n'y a jamais eu 100 % de politique dans ma vie. J'ai eu aussi quatre enfants avec François Hollande dont nous nous sommes toujours occupés. C'est important de construire un équilibre », souligne la candidate.


« Décidément aucun cadeau », a-t-elle récemment tweeté, à propos d'un article du magazine « Elle » intitulé « Valérie Trierweiler et Ségolène Royal : première dame contre première femme ? » C'est un autre aspect de sa personnalité. Ségolène Royal dédaigne les attaques ou alors - et c'est tout aussi fréquent - elle dénonce la vindicte dont elle serait l'objet, ainsi que « la misogynie ».

« Il y a une question que je me poserai toujours : si je n'avais pas été une femme, est-ce que je n'aurais pas été élue en 2007 ? Si tout le monde avait joué le jeu cette année-là, j'aurais dû gagner. Il y a des hommes qui n'ont pas supporté que je leur passe devant », assure-t-elle.

Situation fort différente, en 2011. Les primaires laminent Ségolène Royal. Une « épreuve cruelle », avoue-t-elle. Sans regretter cependant d'y avoir participé, « sinon on aurait dit que ma présence en 2007 était un accident de l'Histoire, que ce n'était pas la place des femmes ».

Quelques larmes, une immense déception et, dès le lendemain, la voilà repartie aux côtés de François Hollande. Puis, de nouveau en campagne, pour conquérir La Rochelle : « Quand j'ai su que Maxime Bono ne se représentait pas, j'ai pris ça comme un signe positif du destin. La Rochelle, c'est merveilleux ».


Quand on s'arrête…


L'idée de renoncer ne l'a jamais effleurée. « Ce côté dynamique me plaît ainsi que la possibilité de résoudre des problèmes. Avec l'énergie que je mets au travail, j'aurais pu créer une entreprise. Mais j'ai besoin de diversité. Je ne pourrais pas rester enfermée dans un métier. Pourtant, la politique, c'est créatif. Mais quand on s'arrête, il ne reste rien de concret à transmettre ».

Pendant cinq ans, Ségolène Royal a tout misé sur l'échéance 2012. Un fiasco. Aujourd'hui, elle a déjà une autre ambition : « Si je suis présidente de l'Assemblée nationale, c'est aussi un aboutissement et un rôle éminent pour faire réussir la gauche ». Reste à savoir comment se répartiront les voix de gauche dans dans cette circonscription où en 2002, le député PS Maxime Bono avait gagné avec 55,05 % des suffrages. Et où François Hollande, cette année, a récolté 55,59 % des voix malgré l'île de Ré, toujours très à droite.

La Rochelle · François Hollande · Elections Législatives · Ségolène Royal· Maxime Bono
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