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20 mars 2011 7 20 /03 /mars /2011 17:57

 

L’UMP et le PS sont confrontés à des problématiques assez similaires à 15 mois de l’élection présidentielle : Le parti de la majorité doit de son coté faire face d’une part à la « dissidence » potentielle de Dominique de Villepin et des centristes Jean Louis Borloo et Hervé Morin et d’autre part gérer la percée de Marine Le Pen dans les sondages. Le Parti Socialiste qui constate la montée en puissance du Parti de Gauche de Jean Luc Mélenchon est, quant à lui, le théâtre d’un affrontement fratricide entre ses principaux leaders en vue de l’élection primaire. Mais si les situations politiques se ressemblent, les stratégies mises en œuvre diffèrent pour les deux partis… A droite, ce n’est plus un secret, les négociations vont bon train en coulisse pour s’assurer du soutien des « dissidents » à la présidentielle en échange d’un bouquet de sièges au parlement lors des législatives. D’autre part les récentes déclarations de Nicolas Sarkozy, François Fillon et Jean François Copé sur l’insécurité et l’immigration manifestent une volonté stratégique d’endiguer la montée du Front National. La gauche semble pour sa part paralysée par l’échéance des primaires socialistes qui en désignant un leader, définiront également une ligne politique.



 

Jean-Luc Mélenchon poursuit sa croisade contre DSK

Le Président du Parti de gauche ne manque aucune occasion de se livrer à un combat en règle contre le directeur du FMI. Les propos qu'il a tenus lors d'une interview pour le Journal du Dimanche reflètent bien la virulence de ses attaques : "Je redis que le FMI est une organisation internationale vouée à organiser la famine, le désordre et le démantèlement de l'Etat. Avec DSK, le PS s'enfonce dans l'impasse." Peu après, Jean-Luc Mélenchon a réitéré ses griefs dans le journal Libération. Il s'y déclare convaincu que "si le PS choisit le directeur du FMI comme candidat, l'élection est compromise." Et il ajoute pour étayer cette affirmation : "DSK incarne tout ce qui a conduit la gauche à sa perte en Europe." A ses yeux, le favori actuel des sondages "représente une ligne ultralibérale" et il soutient une fois de plus que "sa candidature ne pourra pas rassembler la gauche et écartera bon nombre de gens de l'élection."


 

Doutes et craintes au Parti Socialiste

Jean-Christophe Cambadélis s'inquiète du discours tenu par Jean-Luc Mélenchon et considère son attitude comme néfaste pour la gauche. Il pense même que le candidat du Front de gauche "essaie de faire perdre le PS", et que "son objectif stratégique n'est pas principalement de battre Sarkozy, mais bien de faire obstacle au candidat du PS." Il lui reproche de n'avoir "qu'un seul objectif, recomposer la gauche autour de sa propre personne".


 
Ce député socialiste Strauss-Kahnien n'est pas uniquement préoccupé par les coups de bélier assénés par le leader du Parti de gauche. Il déplore également la multiplicité des candidatures aux primaires socialistes "avec comme conséquence un brouhaha bavard". Il regrette en particulier le travail de sape mené par Ségolène Royal à l'encontre du calendrier des primaires, "pour mieux sous-entendre que Martine Aubry ou DSK n'ont pas d'appétit", attitude qui démontre selon lui "qu'elle ira jusqu'au bout". Il considère que les sondages actuels, très favorables, grisent la gauche, lui laissant croire qu'elle peut se permettre d'étaler sans prudence ses rivalités. Et il lance une mise en garde : "Les sondages hors normes préparent des baisses déstabilisatrices, et instillent les affres de la division. La cote d'alerte est atteinte ! La gauche, sûre d'elle, mine consciencieusement la victoire, enivrée par des sondages irréels".

 


François Hollande, quant à lui, critique, comme Ségolène Royal, le calendrier adopté pour les primaires. Il juge que l'obligation de réserve imposée au directeur du FMI a contraint le Parti socialiste à fixer une date trop tardive pour le dépôt des candidatures. Il estime manifestement que cette situation de paralysie dans laquelle se trouve le PS constitue un handicap : "S'il n'y avait pas Strauss-Kahn, on aurait commencé à désigner le candidat, puis on aurait préparé le projet et discuté des alliances avec nos partenaires. A l'automne, nous aurions été en ordre de marche".


 
Mais il partage les craintes de Jean-Christophe Cambadélis face au manque d'unité de la gauche. Sans se montrer exagérément pessimiste, à l'occasion d'une rencontre avec l'Association des journalistes parlementaires, il n'a pas exclu l'éventualité d'un nouveau "21 avril", c'est-à-dire l'élimination du candidat socialiste au premier tour : "Le 21 avril 2002 n'était pas un accident, c'était la résultante de la dispersion de la gauche et de la faiblesse du PS. Cette éventualité peut se reproduire." Et il a justifié sa méfiance en ajoutant : "Si [notre] candidat ne réussit pas à s'imposer comme la force d'alternance et si les gauches sont présentes de manière désordonnée, alors le risque existe. Je ne dis pas qu'il est grand, il existe, et il existe aussi à droite." Il a même jugé opportun de marteler l'avertissement : "Je le dis pour que la gauche se mette dans la tête que sa qualification au second tour n'a rien d'automatique."



La désignation tardive du candidat PS et l’incertitude le concernant contribuent chaque jour un peu plus à faire de l’Union de la Gauche pour la présidentielle une chimère.

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