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30 octobre 2011 7 30 /10 /octobre /2011 04:58

 

 

Audit citoyen de la dette

 

Hier en fin de matinée, comme beaucoup d’entre vous, j’ai reçu une newsletter de l’Equipe de Ségolène Royal, joliment intitulée : « Signons l’appel pour un audit citoyen sur la dette. C’est la démocratie participative. » (voir l’ « Appel pour un audit citoyen de la dette publique » ci-dessous du Collectif national pour un audit de la dette publique ci-dessous).

Le collectif regroupe une vingtaine de syndicats, d’associations, et de collectifs, dans le but d’organiser un « débat démocratique au plan local, national et européen » sur la question de la dette des Etats.

La résorption des déficits et de la dette est essentielle, pour ne pas hypothéquer complètement l’avenir de nos enfants et de nos petits-enfants, Ségolène Royal l’a assez dit et répété ces derniers mois.

Mais au-delà, la première raison pour laquelle je signerai ce texte, c’est qu’il est en parfaite cohérence avec les deux premiers engagements pour la France que Ségolène Royal avait pris dans son Contrat avec la Nation :

« 1. La République nouvelle […] : un dialogue social efficace, des associations vivantes. L’intelligence des territoires sera mobilisée.

2. Pour refonder la démocratie, je m’engage à consulter la Nation chaque fois que l’intérêt supérieur du pays l’exigera. Le référendum d’initiative citoyenne sera instauré et des comités citoyens encouragés. »

 

Contrat avec la Nation Royal 2012 640x


Quand on sait qu’un des modèles pour l’audit citoyens des la dette publique est celui del’Equateur de Correa, le « référendum d’initiative citoyenne » prend tout son sens : c’est le peuple équatorien, informé tout au long du processus, qui a tranché par ce biais sur les conclusions de l’audit.

Dans l’exemple équatorien (mais ne nous leurrons pas, dans nos ‘démocraties’ occidentales aussi, quand une partie de la population n’a plus accès à la santé ou à une éducation de qualité aujourd’hui) les besoins vitaux de la population étaient en jeu.

Deuxième raison pour laquelle je signerai cet appel, l’audit citoyen proposé, c’est donc aussi l’engagement numéro 4 pris par Ségolène Royal et en filigrane dans l’appel citoyen :

« 4. Familles, Education, Santé, Sécurité seront protégées par la Nation. »

Troisième raison pour moi d’adhérer à cet appel pour un audit citoyen de la dette, la qualité des premiers signataires, des personnalités souvent proches de nous, de nos idées, et des personnalités engagées, avec la volonté nécessaire pour piloter cet audit.

 

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Bien sûr il y a Ariane Mnouchkine, fondatrice du théâtre du Soleil, qu’on ne présente plus, il y aStéphane Hessel, auteur du petit livre Indignez-vous !, et plus récemment d’un Appel de l’espérance avec Edgar Morin sur Mediapart qui accueille aujourd’hui l’appel à l’audit citoyen de la dette.

L’Equipe de Ségolène Royal cite aussi Etienne Balibar, philosophe français, engagé sur la Palestine, Frédéric Lordon, économiste, directeur de recherche au CNRS et chercheur au Centre de sociologie européenne (CSE), collaborateur du Monde Diplomatique ou la délicieuse  Susan George, militante altermondialiste, présidente d’honneur d’ATTAC (et proche à ce titre d’Esther Jeffers, autre signataire), écrivaine, auteure de Leur crise, nos solutions (2010), dont je garde un souvenir émerveillé dans une UPP de l’an dernier sur la crise de l’euro, justement.

 

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Susan George à l'UPP sur la crise de l'euro en janvier 2011 (@Frédérick Moulin)

« Si vous êtes Cargill, Bunge, ou même un investisseur, un hedge fund, vous pouvez vraimentprendre en main le marché. La preuve : en 2008, je crois en mars, il y a avait un jour où le prix du blé a augmenté de 31%. Ça n’est pas des gens qui fabriquent des cookies (Rires) qui ont fait augmenter le prix de 31% en 1 jour, donc c’est vraiment remettre en place les règlements qu’il y avait avant [aux États-Unis] et abroger cette loi qui a été passée par le Congrès [américain] en 2000 parce que, il y a eu du lobbying, du forcing et que, bon, on peut payer pour ça et on a les lois que l’on veut, hélas, aux Etats-Unis, ça marche comme ça. »

Il y a aussi les économistes atterrésPhilippe Askenazy du CNRS, Thomas Coutrot du conseil scientifique d'Attac, André Orléan du CNRS et de l'EHESS, président de l'Association Française d'Économie Politique et Henri Sterdyniak de l'OFCE pour les créateurs du Manifeste d’économistes atterrés (septembre 2010), auxquels il faut ajouter Philippe Légé.

Pourquoi atterrés ? Philippe Askenazy explique :

« Nous étions très surpris après l'effondrement de Lehman de voir qu'on en était revenu deux ans après aux mêmes modèles qui avaient conduit le système au bord de l'effondrement.

La sphère financière, sauvée par les États, imposait à nouveau des réformes structurelles, des ajustements brutaux aux populations. Toutes ces mesures ont été prises sans réflexion, sans mesurer les risques, sans remise en cause. »

 

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Rencontre avec les "économistes atterrés" organisée par Médiapart le 6 octobre dernier : au micro, Frédéric Lordon, à sa droite,Henri Sterdyniak, et deux places plus loin, Thomas Coutrot ; entre eux Julie Valentin ; au bout Benjamin Coriat et Cédric Durand

Dans Le Monde daté du 16 septembre 2010, les 4 signataires du manifeste écrivaient :

« Issus d'horizons théoriques très différents, nous avons souhaité favoriser l'expression publiquedes nombreux économistes qui ne se résignent pas à voir un schéma "néolibéral" réaffirmé et jugent qu'il faut changer le paradigme des politiques économiques en Europe. Nous avons rédigé un "Manifeste d'économistes atterrés".

Nous espérons que notre initiative contribuera, avec d'autres, à vivifier la réflexion sur les alternatives aux politiques actuelles, qui menacent les fondements mêmes de l'idée européenne. »

On trouve Dominique Méda également, philosophe et sociologue, qui a notamment publié en 1999 Qu’est-ce que la richesse ? , qui pointe du doigt les limite du produit intérieur brut (PIB) comme indicateur de richesse, sociale notamment, et propose une nouvelle conception de la richesse et du progrès, avec de nouveaux indicateurs de richesse.

Et puis bien d’autres encore, notamment Denis Sieffert, directeur de la publication de Politis,Pierre Khalfa, de la Fondation Copernic (et d’ATTAC), ou Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH).

Quatrième raison pour moi de signer cet appel citoyen pour un audit de la dette : des réunions publiques dans toute la France sont déjà fixées : la démocratie participative est déjà en marche.

-Réunion publique à Asnière le 10 novembre 2011 avec Esther Jeffers ;

-Réunion publique à Saint-Malo le 17 novembre 2011 avec Esther Jeffers ;

-« La dette odieuse », débat public à Paris 5ème le 18 novembre 2011 avec Clémentine Autain, directrice de la revue Regards, Esther Jeffers, et un représentant de la Nef, société coopérative de finances solidaires  ;

-Débat « dette et finance 

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