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11 mai 2012 5 11 /05 /mai /2012 11:03

 

Crise de la zone euro : premiers ennuis pour Hollande

Philippe Martinat et Henri Vernet | Publié le 11.05.2012, 08h22

Le président élu François Hollande, qui entend faire son entrée sur la scène européenne autour du thème de la croissance, est rattrapé par la crise grecque avant même son investiture.
Le président élu François Hollande, qui entend faire son entrée sur la scène européenne autour du thème de la croissance, est rattrapé par la crise grecque avant même son investiture. |Francois Mori
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La  de la Grèce a refroidi l’ambiance à l’ex-QG de , devenu son antenne présidentielle de transition dans le VIIe arrondissement de . D’autant que le dialogue à distance avec la chancellerie allemande à Berlin — où le nouveau président français fera sa première visite à l’étranger mardi — s’est tendu.

En marge d’une cérémonie sur l’abolition de l’esclavage hier, le nouveau président rappelle ce qu’il a déjà énoncé durant la campagne au sujet du plan d’austérité appliqué à la Grèce : « Ce traitement n’a pas été compris par le peuple grec et il n’a pas été efficace. » A Berlin, Angela Merkel durcit le ton :

« La croissance par l’augmentation de la dette nous renverra au tout début de la crise et c’est pourquoi nous ne l’accepterons pas. » En clair, pas question de céder sur sa fermeté affichée depuis le début de la crise.

 

Il se veut l’homme de la relance en France et en Europe

 

A Paris, le ballet des dirigeants européens venus s’entretenir avec Hollande a déjà commencé. Après le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, reçu mercredi, c’est le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, président de l’Eurogroupe, qui s’est entretenu hier pendant près d’une heure avec le numéro un français. Diplomatie oblige, puisque la passation de pouvoirs n’aura lieu que mardi, Juncker est resté muet comme une carpe à la sortie.

 

Cet « entre-deux » avant la vraie prise de fonction arrange plutôt le président. « Bien sûr, François Hollande s’informe, échange, réfléchit mais, jusqu’au 15 mai, ce sont les sortants qui gèrent les dossiers », souligne Pierre Moscovici. Une certitude, Hollande ne pourra pas se permettre de faire son entrée sur la scène européenne, par un « lâchage » de la Grèce. Ne s’est-il pas affiché au long de sa campagne comme l’homme de la relance en France et en Europe, refusant la potion « tout austérité » imposée par le couple Merkozy? Même si Michel Sapin reconnaissait hier que « relancer la croissance en relançant les déficits et la dette » reviendrait à « aller dans le mur »….

 


Problème, la crise grecque risque d’éclipser ce dossier croissance, qui devait être discuté lors du dîner informel du 23 mai à Bruxelles où le « président élu » fera connaissance avec ses pairs européens. Renégocier le pacte budgétaire, ou le compléter par un volet sur la croissance, reste son objectif numéro un. Son élection a d’ailleurs redonné espoir aux pays les plus pressurés : la Grèce — où on le voit comme un « Roosevelt européen » — l’Italie, l’Espagne, le Portugal… Ainsi que des gouvernements en meilleure santé mais inquiets des tensions sociales qui se multiplient et favorisent les poussées des mouvements populistes. Résultat, depuis dimanche, les lignes bougent et Hollande peut déjà compter sur des alliés comme le Premier ministre belge, Elio Di Rupo, l’Italien Mario Monti… jusqu’au patron de la BCE (Banque centrale européenne), Mario Draghi, et au très libéral Barroso, président de la Commission de Bruxelles, qui ont reconnu qu’on ne peut pas se limiter exclusivement aux purges des finances publiques.

 

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